La malice de Jean Teulé tient de son talent à saisir des anecdotes, des faits réels de notre histoire de France, retranchés dans les mémoires et pourtant plus romanesques qu’un roman. Dans Mangez-le si vous voulez,Jean Teulé raconte la journée tragique de ce jeune homme, victime d’une foule devenue folle. Un fait divers terrible mais bien réel qu’il raconte d’une façon extraordinaire.
Cette journée commençait bien pour Alain de Monèys,28 ans, des projets plein la tête et doté d’un caractère bon, joyeux, généreux, attentif à chacun. Enfin, l’homme idéal, apprécié de tous.
Entre deux rencontres sympathiques à la Foire d’Hautefaye (Périgord), distillés subversivement, Jean Teulé apporte quelques couleurs sombres à cette scène paisible. Le théâtre se ressert et au fil des discussions un mot est retenu par la foule " prussien". Point de départ d’une envolée d’hystérie et de folie meurtrière. "Venez on a chopé un prussien".
Jean Teulé raconte pas à pas toutes les étapes de cette mise à mort et l’intensité de son récit est accentué par les paroles du jeune homme. Sa gentillesse excessive pour ses amis donne parfois des dialogues loufoques, des envolées lyriques "O quels baisers, quels enlacements fous" P50. Jean Teulé aime dédramatiser les situations et là encore il trouve le moyen d’aller au-delà des descriptions de la condamnation à mort, c’est aussi le regard comique d’une scène délirante. Certain, comme nous, que tout cela va s’arrêter, Jean Teulé fait dire à Alain "qu’il faudrait dire à ma mère que je rentrerai plus tard" P58. Ironie cinglante !
Le découpage en chapitre-station donne une visibilité acérée du scénario. Le muret de pierres sèches, le vieux cerisier, la brouette, tous ces lieux anodins sont détournés avec acharnement.
Face à Alain de Monèys, la fureur de la foule est comme un rouleau compresseur que rien n’a pu arrêter. Un nuage chimique aux "vertus" machiavéliques se serait déposé sur tout le village que l’on aurait mieux compris le basculement furieux de cette foule. Acharnement, perte totale de lucidité, acte collectif délirant. Le lendemain le village de cannibales est dans un état de "catatonie" ( je vous laisse découvrir le sens de ce mot scientifique ). Personne ne comprend comment la situation a pu en arriver là.
Tout cela est véridique, selon les sociologues il s’agit d’un phénomène ancestral. Celui de la violence collective d’une société à une période charnière de son histoire, concentrée sur un bouc émissaire ; une scène qui aurait pu avoir lieu n’importe où, et qui peut avoir lieu n’importe quand.
Alors, je me pose une question, pourquoi Jean Teulé a-t-il choisi cet évènement ? Y-a-t-il un lien avec notre société ?
Cette journée commençait bien pour Alain de Monèys,28 ans, des projets plein la tête et doté d’un caractère bon, joyeux, généreux, attentif à chacun. Enfin, l’homme idéal, apprécié de tous.
Entre deux rencontres sympathiques à la Foire d’Hautefaye (Périgord), distillés subversivement, Jean Teulé apporte quelques couleurs sombres à cette scène paisible. Le théâtre se ressert et au fil des discussions un mot est retenu par la foule " prussien". Point de départ d’une envolée d’hystérie et de folie meurtrière. "Venez on a chopé un prussien".
Jean Teulé raconte pas à pas toutes les étapes de cette mise à mort et l’intensité de son récit est accentué par les paroles du jeune homme. Sa gentillesse excessive pour ses amis donne parfois des dialogues loufoques, des envolées lyriques "O quels baisers, quels enlacements fous" P50. Jean Teulé aime dédramatiser les situations et là encore il trouve le moyen d’aller au-delà des descriptions de la condamnation à mort, c’est aussi le regard comique d’une scène délirante. Certain, comme nous, que tout cela va s’arrêter, Jean Teulé fait dire à Alain "qu’il faudrait dire à ma mère que je rentrerai plus tard" P58. Ironie cinglante !
Le découpage en chapitre-station donne une visibilité acérée du scénario. Le muret de pierres sèches, le vieux cerisier, la brouette, tous ces lieux anodins sont détournés avec acharnement.
Face à Alain de Monèys, la fureur de la foule est comme un rouleau compresseur que rien n’a pu arrêter. Un nuage chimique aux "vertus" machiavéliques se serait déposé sur tout le village que l’on aurait mieux compris le basculement furieux de cette foule. Acharnement, perte totale de lucidité, acte collectif délirant. Le lendemain le village de cannibales est dans un état de "catatonie" ( je vous laisse découvrir le sens de ce mot scientifique ). Personne ne comprend comment la situation a pu en arriver là.
Tout cela est véridique, selon les sociologues il s’agit d’un phénomène ancestral. Celui de la violence collective d’une société à une période charnière de son histoire, concentrée sur un bouc émissaire ; une scène qui aurait pu avoir lieu n’importe où, et qui peut avoir lieu n’importe quand.
Alors, je me pose une question, pourquoi Jean Teulé a-t-il choisi cet évènement ? Y-a-t-il un lien avec notre société ?
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